La lutte contre le dopage constitue une préoccupation majeure du Ministère des Sports. Car s’il convient d’écarter les discours réducteurs laissant penser que tous les sportifs seraient soit dopés, soit complices, il est indéniable que le dopage affecte une grande variété de disciplines sportives, et ce à tous les niveaux de pratique. La volonté politique de lutte du Ministère s’est concrétisée par une série de mesures et d’initiatives, dont l’adoption de la loi du 23 mars 1999, désormais codifiée dans le livre VI du code de la santé publique et qui renforce les moyens d’action sous un angle à la fois préventif et répressif. Les participants au forum européen du sport, organisé en octobre 2000 à Lille dans le cadre de la présidence française de l’Union Européenne, se sont même engagés à se rapprocher du degré zéro de dopage lors des Jeux Olympiques d’Athènes en 2004.
La loi du 23 mars 1999 a été conçue pour protéger la santé des sportifs grâce à une prévention et à une surveillance médicale renforcées. Elle comporte deux aspects nouveaux :
- elle oblige les fédérations sportives à mieux surveiller médicalement leurs licenciés. Cette obligation est plus ou moins importante selon l’intensité de la pratique des licenciés : elle va du certificat médical d’absence de contre-indication à la compétition sportive pour les pratiquants réguliers, à une surveillance très complète des sportifs de haut niveau.
- elle renforce la lutte contre le dopage selon trois axes :_1/ création d’une autorité administrative indépendante, le Conseil de Prévention et de Lutte contre le Dopage (CPLD) chargée de veiller à l’efficacité et à l’effectivité de cette lutte._2/ création des Antennes Médicales de Lutte contre le Dopage (AMLD), nouvelles structures en charge du soin et de la prise en charge des sportifs ayant eu recours à des pratiques dopantes._3/ renforcement des sanctions pénales à l’encontre des trafiquants et des pourvoyeurs : elles peuvent aller jusqu’à sept ans d’emprisonnement et 152 500 € d’amende (1 MF) lorsque les faits sont commis en bande organisée ou s’ils sont commis à l’encontre d’un mineur. En dehors de ces cas, la peine maximale est de cinq ans d’emprisonnement et de 76 200 € d’amende (500 000 F). Des peines complémentaires peuvent en outre être prononcées : fermeture des établissements sportifs où le trafic a eu lieu ou interdiction d’exercice professionnel pour le pourvoyeur par exemple.
Les sportifs qui se dopent encourent quant à eux des sanctions sportives prononcées par leurs propres fédérations. Ces fédérations ont dix semaines pour statuer en première instance, la procédure complète (première instance puis appel) ne devant pas excéder 4 mois.
En parallèle à cette loi, un réseau de 24 médecins conseillers, placés auprès des directeurs régionaux et départementaux de la jeunesse et des sports, a été créé en 2000. Venant compléter un effectif déjà riche de 21 médecins contractuels, 14 masseurs-kinésithérapeutes et 22 infirmiers (répartis entre l’administration centrale, les établissements régionaux du ministère et l’INSEP), ces médecins conseillers coordonnent dans chaque région l’application de la politique médico-sportive décidée au niveau national et impulsent de nouveaux projets locaux de prévention : réalisation d’affiches pour les cabinets de généralistes et les officines pharmaceutiques afin que les sportifs se signalent en tant que tels ; projet d’exposition itinérante dans les établissements scolaires. Ils participent également à diverses actions conduites par la Mission Interministérielle de Lutte contre la Drogue et la Toxicomanie (MILDT).
Les moyens financiers mis à disposition ont logiquement suivi une courbe ascendante. En 2002, il est ainsi prévu que le budget consacré par le Ministère des Sports à la protection de la santé des sportifs et à la lutte contre le dopage s’élève à 24,24 M€ (159 MF) contre 5,64M€ (37MF) en 1997, soit une hausse de plus de 300 %.
Cette augmentation des moyens financiers permet notamment de :
- poursuivre les contrôles antidopage et renforcer les contrôles inopinés.
- financer et soutenir le Laboratoire National de Dépistage du Dopage (LNDD) dans ses missions d’analyse et de recherche.
- mettre en place une antenne médicale accessible à tous dans chaque région.
- soutenir les fédérations dans le cadre du suivi médical des sportifs de haut niveau et de l’encadrement médical des compétitions.
Mais quels que soient les efforts entrepris au niveau national, la lutte contre le dopage implique également une véritable mobilisation européenne et internationale, au niveau des Etats comme du mouvement sportif. La création d’une Agence Mondiale Antidopage (AMA) représente à cet égard une étape fondamentale. Son rôle principal est d’harmoniser la lutte dans tous les Etats et pour toutes les disciplines.
Article paru sur le site santesport – www.santesport.gouv.fr
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