Mieux vaut un pied bien équilibré
Le pied supporte votre poids et permet votre adaptation au sol. Deux bonnes raisons pour ne pas le négliger et y apporter le plus grand soin.
Le pied, composé de vingt-six os, est une structure complexe hautement différenciée et adaptée en statique à la station debout, en dynamique à la marche et à la course. Il supporte le poids du corps et permet l’adaptation au sol. La pratique de la course nécessite une excellente statique, un pied normal ainsi qu’une chaussure parfaitement adaptée.
Le pied, ensemble harmonieux et véritable mécanique de précision, entre en collision avec le sol 500 à 1250 fois par kilomètre, 50 à 70 fois par minute pour chaque pied, et ce avec une force d’environ trois fois le poids du corps, selon le terrain et le poids du coureur. L’impact au niveau de l’interface pied-sol est, en partie, absorbé par la chaussure ou transmis à la jambe et au dos. L’amortissement mesure la quantité des forces d’impact accumulée par la surface. Ces forces d’impact, dont chaque pic de 25 milli-secondes peut se mesurer mais nullement se percevoir, varient en fonction du poids, du type de mouvement, de la vitesse de la course, du sol et, bien entendu, en fonction de la qualité de la chaussure. L’amorti maximum d’une chaussure d’entraînement est une notion avec laquelle il ne faut absolument pas transiger.
A la fois très solide sur le plan architectural et très fort sur le plan musculaire, puisqu’il supporte des contraintes énormes, le pied est paradoxalement très fragile si son équilibre est perturbé. Les défauts d’hyperpronation (fréquents) et d’hypersupination (plus rares) sont visibles en dynamique. L’usure ou la déformation des chaussures en est souvent la traduction. Ils sont dus soit à un déséquilibre de l’axe osseux du pied, soit à un déséquilibre musculaire.
Ainsi, les muscles intrinsèques (propres au pied) maintiennent la suspension et soutiennent l’architecture osseuse. Quant aux muscles extrinsèques (qui prennent naissance dans la jambe), ils constituent les éléments moteurs indispensables au mouvement.
L’appareil locomoteur humain est soumis à l’action de forces élevées. Le système musculo-squelettique d’un coureur de marathon subit une charge passive à chacun des 30 000 contacts avec le sol. Ces forces agissent sur les os, les ligaments, les muscles et les tendons. L’importance de ces forces représente un réel danger pour le sportif, qui peut encourir de nombreuses blessures.
Le podologue du sport ayant suivi une formation spécifique de podologie du sport. Il est équipé d’un plateau technique informatisé lui permettant de faire un bilan statique, posturologique et dynamique sur tapis de marche sous contrôle vidéo. Si besoin est, il est à même de confectionner des orthèses plantaires thermoformées sur mesure, adaptables dans les chaussures d’entraînement et de compétition. Ces orthèses plantaires n’agissent pas uniquement au niveau du pied, mais également sur l’ensemble des articulations portantes de l’appareil locomoteur. Elles permettent la rééquilibration du corps par la base, sur le plan physique, neuromusculaire et musculo-ligamentaire. Car un alignement biomécanique défectueux, un déséquilibre de structure des membres inférieurs ou des pieds sont souvent responsables d’accidents sportifs. Dans les cas où aucun traitement ne s’impose, le podologue pourra cependant vous donner les critères qui optimiseront le choix d’achat de vos chaussures.
On comprend mieux ainsi l’intérêt que revêt le maintien d’une chaussure, afin de ne pas perturber cet équilibre. Si la plupart des coureurs ont compris qu’il est possible d’améliorer par l’entraînement les capacités physiologiques et cardiaques et qu’il est indispensable de s’étirer et de bien s’hydrater, un nombre encore beaucoup trop important n’apporte pas assez de soucis à la connaissance de ses pieds et à la façon de bien se chausser.
Les notions d’amorti et de maintien sont donc prépondérantes dans les critères de choix d’achat de chaussures.
Les pieds sont trop souvent objets du mépris qu’on leur accorde, on est "bête comme ses pieds" ou on se défend "comme un pied". Cependant il serait plus intéressant afin d’avoir "bon pied bon œil" de s’en préoccuper préventivement…
Sur la préparation podologique dans les courses longues
Témoignage:
Depuis que je prodigue des conseils podologiques en cabinet et sur le terrain, mon expérience professionnelle me permet d’affirmer que c’est quasiment uniquement lorsque se présente un problème que l’on prend conscience de l’importance des soins préventifs. Je vais donc une nouvelle fois les énumérer brièvement en insistant sur la nécessité impérieuse de les mettre en application.
Lors de la course, les pieds sont le siège de compressions et de traumatismes multiples et répétitifs à cause de l’agression de la chaussure, de la chaussette, du sol et de l’humidité.
Pour ceux qui n’ont, à priori, pas de problèmes particuliers :
Il est cependant très important de faire, la veille du marathon, un examen soigneux et méthodique. Il est impératif :
– de couper les ongles "au carré" ni trop courts ni trop longs en arrondissant légèrement les angles (ne pas laisser d’angles vifs) afin d’éviter qu’ils n’entaillent latéralement la peau.
Le matin du marathon il est indispensable :
– de protéger les endroits sensibles, ceux que l’on sait par habitude être douloureux ou le siège d’ampoules, par frictions répétitives avec des hydrocolloïdes (2e peau) de façon à ce que le frottement se fasse sur le pansement, et non sur la peau.
Il est tout aussi important, compte tenu de la durée de l’épreuve :
– de bien masser ses pieds avec une pommade anti frottement qui jouera le rôle de lubrifiant.
Après le marathon, il est nécessaire :
– de bien nettoyer ses pieds, principalement entre les orteils, qu’il est indispensable de sécher un par un.
En présence d’ampoules, il faut les percer délicatement, les vider sans enlever la peau morte, les nettoyer à la Bétadine et les recouvrir d’un pansement hypoallergique.
Il est également souhaitable de faire quelques petits exercices d’assouplissement des voûtes plantaires avec une balle de tennis que l’on fera rouler sous chaque pied pendant 2 à 3 minutes. Après l’effort, un massage avec une pommade reposante, décontractante et défatiguante qui adoucit la peau sans la graisser, est bénéfique. Celui-ci doit se faire du bout des orteils vers la cheville. Les pieds étant en connexion avec tous les organes du corps (très nombreux points d’acupuncture), ce massage améliorera le fonctionnement général de l’organisme et participera au retour au calme.
Pour ceux qui ont des problèmes particuliers (cors, durillons, verrues, ongles incarnés, hyperkératoses diverses…) l’intervention d’un professionnel pédicure – podologue s’impose :
La chaussette devra être bien ajustée avant le départ afin d’éviter qu’elle puisse faire un pli.
La chaussure devra être "double lacée" au dernier moment, pas trop serrée pour ne pas trop comprimer le pied qui a bien entendu tendance à gonfler à l’effort prolongé.
Les chaussures ont fait, c’est indéniable, des progrès considérables et il devient de plus en plus difficile de faire le bon choix.
De même que ma voiture n’est pas équipée des mêmes pneus en hiver (sur route glissante et neigeuse) et en été sur sol sec, j’utilise à titre personnel plusieurs paires de chaussures et ce afin de m’adapter au mieux aux conditions climatiques différentes d’une saison à l’autre.
– en hiver sur terrain instable neigeux ou boueux, j’utilise une paire de chaussures ayant des semelles permettant un cramponnage et une meilleure "accroche" du sol.
– à l’entraînement sur terrain sec, ce qui est le plus souvent le cas, j’utilise en alternance une ou plusieurs paires de chaussures ayant un maximum de stabilité et d’amorti.
– en compétition, même sans être un champion, lorsque je souhaite "titiller le chrono" j’utilise une paire de chaussures très légères qui procurent une sensation très agréable, un petit plus podologique, mais peut-être un gros plus psychologique…
Je pense donc qu’il est très intéressant d’avoir plusieurs paires de chaussures afin de faire face à des situations différentes ; le fait d’en posséder plusieurs et d’alterner leur port n’augmente pas le kilométrage, entraîne c’est certain une mise de fond plus importante au départ, mais sur le long terme le budget chaussures n’est pas modifié.
Compte tenu de la complexité du choix, afin d’éviter de se tromper en achetant ses chaussures, les podologues spécialistes du sport de l’ANPS sont à même de vous donner une fiche personnalisée comportant les grandes lignes de conseils de choix d’achat.
Ayant de mauvais souvenirs de mon enfance les jours de grand froid, lors de la pratique du ski, j’attache depuis une importance toute particulière à mon équipement.
Les vêtements spéciaux qui permettent l’évacuation de la transpiration sont extrêmement légers et assurent une totale liberté de mouvements.
Il est donc fondamental de s’équiper d’une tenue adaptée à l’environnement différent en été, hiver, pluie, soleil.
Tous ces conseils de bon sens maintes fois répétés permettent de pratiquer la course à pieds dans de bien meilleures conditions, en évitant petits maux et blessures.