La santé, d’après une définition de l’OMS, est "un état de bien-être physique, mental et social" et la pratique sportive, en agissant sur ces trois composantes, doit contribuer à son amélioration. Il est malheureusement des circonstances dans lesquelles pèse sur le sportif un risque sanitaire en lien avec la recherche de la performance "à tout prix". C’est pourquoi des mesures concrètes ont été prises par le ministère de la jeunesse, des sports et de la vie associative avec l’ensemble des partenaires du monde sportif, médical et institutionnel (loi du 23 mars 1999 relative à la santé des sportifs et à la lutte contre le dopage désormais codifiée dans le livre VI du Code de la santé publique).La réflexion sur le suivi médical des sportifs doit toutefois être envisagée par le biais des populations concernées. Car si l’on compte en France quelques 26 millions de pratiquants, tous n’évoluent pas au même niveau. Il faut ainsi distinguer ceux pour qui le sport est un loisir de ceux qui en ont fait leur activité dominante (les "sportifs de haut niveau").
Il y a en France environ 14 millions de pratiquants sportifs (de toutes classes d’âge) non licenciés. Leur pratique est une pratique souvent occasionnelle pour laquelle aucun suivi médico-sportif n’est et ne peut être systématisé. C’est d’ailleurs pourquoi un certain nombre de programmes de santé publique identifient la pratique sportive comme un élément déterminant de prévention (Bien Vieillir, lutte contre l’obésité…). Dans la majorité des cas, il est en effet admis qu’à ce niveau de pratique, les bénéfices en terme sanitaire sont largement supérieurs aux effets délétères induits par une pratique non encadrée. Toutefois, il ne faut pas méconnaître les risques sanitaires encourus par une pratique intense non encadrée chez certains sportifs dans certaines disciplines. Dans tous les cas, il est important que la pratique sportive puisse servir de cadre à certaines actions de dépistage et de sensibilisation sanitaires.
Pour les sportifs licenciés mais non-compétiteurs, la situation est différente. L’article L.3622-1 du Code la santé publique prévoit en effet que la première délivrance d’une licence sportive est subordonnée à la production d’un certificat médical attestant l’absence de contre-indication à la pratique des activités physiques et sportives, valable pour toutes les disciplines à l’exception de celles mentionnées par le médecin et de celles comportant des risques particuliers conformément à l’arrêté du 28 avril 2000 (sports de combat dans lesquels la mise « hors de combat » est autorisée, alpinisme de pointe, sports utilisant des armes à feu, sports mécaniques, sports aériens (à l’exception de l’aéromodélisme), sports sous-marins) pour lesquelles un examen plus approfondi est nécessaire.
Enfin, pour les sportifs désirant faire de la compétition, l’article L.3622-2 du Code de la santé publique précise que la participation aux compétitions sportives organisées ou agréées par les fédérations sportives est subordonnée à la présentation d’une licence sportive attestant la délivrance d’un certificat médical mentionnant l’absence de contre-indication à la pratique sportive en compétition, ou, pour les non licenciés auxquels ces compétitions sont ouvertes, à la présentation de ce seul certificat ou de sa copie certifiée conforme qui doit dater de moins d’un an.
Ces dispositions sont renforcées pour la population des sportifs de haut niveau et des sportifs inscrits dans les filières d’accès au sport de haut niveau. En effet, afin de dépister puis de limiter les risques sanitaires liées à la pratique sportive de haut niveau l’article L.3621-2 du Code de la santé publique prévoit l’organisation par les fédérations sportives, d’une surveillance médicale particulière de cette population.
Pour les sportifs de haut niveau et les sportifs inscrits dans la filière d’accès au haut niveau (environ 6000 et 17000), l’arrêté conjoint des Ministres des sports et de la santé du 11 février 2004, définit la nature et la périodicité des examens médicaux qui sont assurés dans le cadre de cette surveillance. Ils se composent chaque année de deux examens médicaux comprenant à chaque fois un entretien avec le médecin du sport, un examen physique, des mesures anthropométriques, un bilan diététique, des conseils nutritionnels, un bilan psychologique, de deux recherches par bandelette urinaire, une fois par an ces examens sont complété par un examen dentaire, une électrocardiographie de repos, un bilan sanguin pour les plus de 15 ans. Tous les 4 ans une épreuve d’effort maximale doit aussi être réalisée. D’autres examens complémentaires spécifiques à certaines disciplines sont exigés. La nature de ces examens complémentaires et leur périodicité sont fixés par arrêté du 11 février 2004. Enfin certaines fédérations peuvent décider d’inscrire des examens complémentaires autres que ceux décrits réglementairement qui doivent figurer au règlement médical fédéral préparé par la commission médicale de chaque fédération sportive concernée, adopté par le Comité Directeur de la fédération et approuvé par le ministère de la jeunesse, des sports et de la vie associative. S’agissant des examens biologiques, ils ne doivent surtout pas être considérés comme des examens de dépistage indirect de substances dopantes pouvant aboutir à des procédures disciplinaires. Leur objectif est avant tout préventif afin de rechercher d’éventuelles anomalies biologiques qui pourraient être à l’origine ou les conséquences de véritables pathologies liées à la pratique sportive.
Arrêté du 11 février 2004
Certaines fédérations sportives ont pris l’initiative d’introduire dans leur règlement la possibilité de suspendre la participation à des compétitions au vu de résultats anormaux du suivi médical afin de préserver la santé des sportifs. Ce dispositif devrait être étendu à l’ensemble des fédérations sportives courant 2005.
Article paru sur le site santesport – www.santesport.gouv.fr
Droits réservés